Cette conférence vise tout d’abord à éclairer le lien étroit qui unit l’invention de la démocratie et l’esclavage en Grèce ancienne. En étudiant la façon dont est défini à Athènes l’homme-marchandise qu’est l’esclave, les formes d’organisation de son travail, ou encore le statut de sa parole dans l’espace judiciaire, l’objectif de cette conférence est de proposer une analyse inédite du droit athénien de l’esclavage. Mais cette conférence entend surtout placer l’esclavage au cœur de nos réflexions sur l’expérience grecque, en éclairant la façon dont la cité des hommes libres est elle-même modelée par l’institution esclavagiste. L’imaginaire politique athénien, auquel nous associons l’expérience de l’autonomie politique, est en effet le produit de l’expérience esclavagiste. À travers l’esclavage, la cité pense et donne une forme à ses frontières, et c’est un certain rapport au corps, à l’écriture, ou à la notion même de représentation qui se trouve alors éclairé.
Cette conférence entend aussi interroger les relations souterraines qui nouent l’histoire de l’esclavage antique à notre présent. Si nous prétendons aujourd’hui, à tort et à raison, être les héritiers de l’Antiquité gréco-romaine, en quoi l’esclavage, qui fut la condition même de son développement, a-t-il contribué à écrire une part de notre histoire au point de persister jusque dans notre plus extrême modernité ?[/vc_column_text][vc_separator type= »transparent » down= »20″][vc_column_text el_class= »color-main »]Le jeudi 13 janvier 2022 de 17h30 à 19h00.[/vc_column_text][/vc_column_inner][vc_column_inner width= »1/3″][vc_column_text][event post_id= »20″]#_BOOKINGFORM[/event]