En Arles, les « Jacquets » provençaux et italiens, ou pèlerins de saint Jacques, rejoignent à l’époque romane, apogée du chemin compostellan, la via tolosana (Toulouse), un des quatre axes majeurs pour se rendre en Galice. Mais pourquoi et comment partent-ils, rejoignant une foule de 500 000 pèlerins vers le milieu du XIIe siècle qui se pressent pour atteindre le tombeau d’un des apôtres en extrême-Occident ?
Une foi ardente et un désir de pénitence les animent. Tout au long du long chemin (à dos de mules pour les ecclésiastiques), ces jacquets sont reçus dans de grands monastères et des édifices majeurs montrant l’interconnexion et la diversité des diverses écoles romanes, que les chemins compostellans enrichissent. D’autres motifs attirent chevaliers et paysans sur le chemin de saint Jacques, au temps de la Reconquistaet de l’offensive de la chrétienté contre l’islam en Espagne. D’où des thèmes récurrents dans l’iconographie telle La Chanson de Roland.
La route est longue avant Compostelle ! Nous découvrirons, via Saint-Sernin de Toulouse, une succession de merveilles romanes (Santo-Domingo-de-Silos, Fromista…), autant affirmation d’un pouvoir politique (Léon), que d’un extraordinaire mysticisme qui caractérisent ce dépassement de soi dans la quête de la rédemption. Et ce, avant d’être ébloui par le Portail de la Gloire, de Maître Mathieu, qui ouvre sur la cathédrale de Compostelle.
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